L’accueil du matin

Nous avons fait le choix de ne pas imposer d’horaires d’arrivée pour les enfants. Nous respectons ainsi le rythme de chaque famille.

Cependant, nous précisons aux parents qu’il y a des moments dans la matinée où nous sommes moins disponibles : moment de la collation, des chants ou des activités. Il faudra alors qu’ils aient la possibilité de rester un peu plus longtemps à la crèche pour qu’une professionnelle puisse se détacher du groupe pour les accueillir. Nous sommes également attentives au bien-être de l’enfant. Si nous nous apercevons qu’une arrivée à telle heure semble ne pas convenir à un enfant (trop proche de son heure de sieste, du moment du repas…), nous en discutons avec les parents pour voir s’il y aurait possibilité d’avancer ou de retarder cette arrivée. Evidemment, nous sommes
conscientes que les parents ont des contraintes horaires à respecter et que ce n’est pas toujours possible.
Au moment de l’accueil, les parents inscrivent leur enfant sur les feuilles d’affichage. Ils y notent le prénom, l’heure d’arrivée et, le cas échéant, les
transmissions particulières dont nous pourrions avoir besoin au cours de la journée.
Nous sommes vigilantes à accueillir individuellement chaque famille. Nous saluons parents et enfants par leur prénom, en les regardant, en leur montrant que nous les attendons et qu’ils sont les bienvenus. Nous prenons le temps de recueillir toutes les informations qui nous permettront d’accompagner l’enfant tout au long de sa journée : a-t-il bien dormi ? Bien mangé ce matin ? Le weekend s’est-il bien passé ? Etc.… Comme nous travaillons en partenariat étroit avec les familles, nous les connaissons bien et nous savons généralement si des évènements particuliers se sont passés ou sont à venir : une soirée chez les grands-parents, des vacances en famille, un anniversaire, une hospitalisation… Nous profitons des transmissions du matin pour prendre des nouvelles des enfants, des parents.
Au-delà de recueillir des informations précieuses, cet accueil du matin permet de créer un lien de confiance avec les familles. Nous conseillons aux familles, lorsqu’elles en ont la possibilité, d’arriver avant l’heure à laquelle elles doivent partir pour pouvoir passer quelques instants avec leur enfant.
Cela prépare l’enfant à se séparer de son parent en douceur, en prenant le temps. Nous invitons les parents à ne jamais partir sans dire au revoir à leur enfant. Il est important, même si cela suscite des pleurs, que l’enfant prenne conscience que son parent part. Ainsi, il sait qu’il peut faire confiance à son parent, qu’il ne partira pas quand il a le dos tourné. Si cela peut rassurer le parent de ne pas voir son enfant pleurer, il faut savoir que c’est une réelle angoisse pour l’enfant lorsqu’il s’en rend compte et que cela peut être vécu comme une réelle trahison.
Nous expliquons aux parents qu’une séparation qui se passe « bien » n’est pas forcément une séparation sans pleurs. Les pleurs sont légitimes et montrent que l’enfant a conscience de ce qui se passe. Le travail des professionnelles est alors de mettre des mots sur les émotions de l’enfant, de lui expliquer que nous comprenons sa tristesse ou sa colère, qu’elle est légitime mais aussi que nous lui faisons confiance pour qu’il trouve en lui les ressources pour passer une bonne journée dans l’attente de retrouver ses
parents le soir.